jeudi 31 mars 2011

San Juan, petite soeur de Mendoza

Allée ombragée
C'est aussi une oasis en zone semi-désertique avec ses voûtes de verdure et son systéme d'irrigation, ses grillades odorantes et ses bons vins.
Une simple halte agréable mais avec un brin d'étrange aux alentours (á suivre)...


Un arbre curieux nommé "Palo Borracho"
soit "Bâton ivre". Devinez pourquoi ? :-)

Alta Gracia...Grâce Divine

...Ici donc, dans cette paisible bourgade, se croisent la Grâce Divine et le Souffle Révolutionnaire ! Accepterez-vous de nous suivre sur le fil quelque peu funambulesque et indéniablement iconoclaste, tendu par la langue, entre signifiants et signifiés ?
Evangélisation....Conscientisation
Paradis...Lendemains qui chantent
Dogme...Doctrine
Eglise...Parti
Foi...Conviction
Parole...Discours
Concile...Congrés
Fidéles...Partisans
Schismes...Fractions
Hérétiques...Traîtres
Pasteur...Guide (variante : Timonier)
Saint Homme...Homme Nouveau
Théologiens...Idéologues
Excommunion...Exclusion
Fréres...Camarades
....
pour terminer avec...
Sacrifice....Sacrifice ?

A ceux de chemin46 qui (me) comprendront !

¡ Che ! ¡ No hablaste de Guevara !

Beau comme...le messie !
http://www.youtube.com/watch?v=SynVFM_6ezk&feature=related
Che ! Tu n'as pas parlé de Guevara !
Pour ceux qui ne l'ont jamais su et pour ceux qui l'ont oublié, Ernesto Guevara de la Serna était ...ARGENTIN !
Pour ceux, qui comme moi, ont longtemps cru que "Che" était le diminutif d'Ernesto, voici un éclairage tout á fait capital :-). Il a ainsi éte surnommé par un compagnon de combat en raison de cet accent chuintant que trainent les Argentins, assorti de l'interterjection "Che" qui ponctue les phrases. Intraduisible !
Une de ses maisons d'enfance se situe á une quarantaine de kilométres de Cordoba, dans une petite ville nommée "Alta Gracia", connue bien avant lui pour son "Estancia" Jésuite (domaine agricole qui fournissait les ressources nécessaires á la vie de l'Université de Cordoba).
Certains y viennent en pélerinage. Nous avions envie d'aller á la rencontre du mythe, celui lá même qui nous fit vibrer comme tant de jeunes gens de notre génération.
Le lieu est modeste. Les objets exposés quelque peu dérisoires. Tout est dans la photographie, cette forme moderne de la mémoire. Chacun sans doute y retient ce qui lui parle. Manuel s'est voulu distant avec ce passé qu'il estime révolu. En moi la tristesse grandissait, en lisière des larmes. Celles que j'aurais voulu pouvoir verser sur la candeur perdue des jeunes années et sur les illusions définitivement estompées ?

Jusqu’à la mort, camarade...
la vie continue ! 

Misére

Ce jour là, elle avait le corps tassé et le visage déformé par l'alcool. Elle coiffait avec tendresse une petite fille dont on se demandait quel serait le destin.
Aux passants qui franchissaient les grilles de l'Eglise, elle proposait, pour quelques pesos, des images pieuses.
Pour ne pas avoir à mendier devant l'enfant ?

Non être, Nom Être...

Archivo Provincial de la Memoria
la dictature militaire s'abat sur l'Argentine en 1976 et installe la barbarie jusqu'en 1983...Arrestations, Interrogatoires, Tortures, Exécutions, Viols, Vols d'enfants, et Disparitions.Combien ? On avance le chiffre de 30 000 disparus. 30 000 ou plus, sans autre sépulture que la mémoire obstinée. Ils ont cru, en les éliminant, effacer toute trace de (leur) vie ! Mais ils sont, aujourd'hui encore...par leur nom !


A l'emplacement d'une ancienne prison

Cordoba, la docte

Fondée en 1573, ce sont les Pères Jésuites qui vont la faire rayonner. "La Docte", elle était ainsi surnommée á l'époque coloniale pour sa célèbre Université, fondée dés 1612, la deuxiéme d'Amérique latine aprés celle de Mexico. Aujourd'hui encore prés de 50 000 étudiants y vivent contribuant à en faire une ville débordante de vitalité.

Plus de photographies ultérieurement...

Histoires vraies pour contes d'ici. El Futre, un Esprit vagabond

Il était un riche anglais qui fit construire un train au tracé sinueux voire périlleux car il traversait les Andes de Mendoza au Chili, au milieu de paysages vraiment somptueux, "El Transandino", aujourd'hui arrêté.
Mais lá n'est pas ce qui nous intérésse !
Donc ce riche anglais, que les gens de la région de Mendoza appelait "Futre" (quelque chose qui marie "Patron" et "Anglais") s'en alla un soir jouer au casino et y perdit toute sa fortune. On le retrouva mort et décapité sur la voie de son chemin de fer.
Ce n'est que reflet dans une vitre :-)
Mais lá non plus n'est pas ce qui nous intéresse !
Il se dit depuis lors par ici que son Esprit, "el Futre", rôde sans relâche sur les routes et sentiers. Quand on passe dans les tunnels mieux vaut taper dans ses mains pour l'éloigner ! Et gare aux andinistes non avertis car il tente de les égarer !
Voilà ce qui se dit et voilà ce qu'on nous a raconté...

Les Andes, tableaux en ocre et gris...

L'Aconcagua, géant des Amériques avec ses 6900 et
quelques autres mètres 


...avec mirador sur l'Aconcagua !

une superbe route entre Mendoza et la frontiére chilienne avec sentier grimpant á 4000 métres d'altitude ! A en avoir la tête qui tourne, au propre comme au figuré ! :-)





mardi 29 mars 2011

Mendoza, la mediterranéenne !

Il ne reste à cette ville argentine, proche de la frontière avec le Chili, que peu de vestiges patrimoniaux en raison de séismes dévastateurs qu'elle eut à subir.Grandie dans une zone aride, son charme réside dans ses allées ombragées rendues possibles par un réseau étendu de canaux d'irrigation qui les bordent. Et puis, elle est entourée, à perte de vue, de vignobles ! Il faut préciser que Mendoza est la capitale du vin argentin. Excellents !
Entendu dans nos échanges :
Des voûtes de verdure
Argentin du genre modeste : "La France ! Ah! le pays du vin !"
Argentin du genre chauvin :-) : "Nos vins sont meilleurs que les français !"...
Nous n'avons pas tranché ! Normal, il faut aussi compter avec les diablement tentateurs vins..chiliens ! :-)..."Casillero del diablo", vous connaissez ? :-)
Les canaux d'irrigation
La plaza de España

dimanche 27 mars 2011

Au revoir á Buenos Aires...

Le miroir, un des thémes de Borgés
...ville fascinante et bruissante dont on comprend qu'elle ait pu inspirer Jorge Luis Borgés. Il perdit, rappelons-le, la vue progressivement . "Tu deviendras aveugle mais ne crains rien.C'est comme la longue fin d'un très beau soir d'été".
Est-ce cette cécité (physique) qui lui permet de nous, conduire souvent jusqu'au vertige, dans les dédales (imaginaires) du temps, de l'univers, de l'esprit humain, de la ville, des livres, de l'identité...

"Il n'est pas nécessaire de construire un labyrinthe quand l'univers en est déjà un" (L'Aleph")

"Avec l'âge, j'ai appris à me résigner à être Borgés" (Le rapport de Brodie)

Retour sur le 24 mars...

...qui est jour de commémoration en Argentine des victimes de la dictature militaire."Dia nacional de la memoria por la verdad y la justicia". "Jour national de la mémoire pour la vérité et la justice". Tant de morts, de disparus dont on ne sait toujours rien et dont le seul nom sert de mémorial !

vendredi 25 mars 2011

Terraza con vista a la luna

http://www.youtube.com/watch?v=Yt4bkUj7pH8
Un moment avec Atahualpa Yupanqui
Terrasse avec vue sur la lune, proposait un petit bistrot de Buenos Aires loin des sites remarquables.
Certains s'étonneront peut-être de notre mutisme concernant la violence de la nature et la folie des hommes qui secouent notre planéte.
Le voyage introduit toutes sortes de distances et sans doute était-ce ce que nous recherchions aussi ? L'érosion des certitudes (et avec elle, des illusions), déjá bien avancée avant le départ, laisse peu á peu place á  un Vide que nous espérons créateur d'une pensée authentiquement libre et "civilisatrice", pour se rapprocher (une fois encore) d'Edgar Morin.
Passé également le temps du Jeu (Je ? ) de "la Belle âme" qui s'indigne bruyamment afin de ne pas affronter sa secréte part d'ombre et reconnaitre son misérable lot d'impuissance. Parfois il ne reste que le silence. Autre versant de la parole ?
...et la consolation du clair de lune ! Sans ignorance ni indifférence.

Los Sueños (Les Rêves) -1948-1951

Reproduction photographique du catalogue de l'exposition

Au Museo de Arte LatinoAmericano de Buenos Aires ou plus familliérement dit "MALBA", Une authentique découverte ! et c'est une femme ! :-). Grete Stern.
En 1948, elle reçoit une proposition hors du commun : illustrer par des photomontages les rêves des lectrices, majoritairement issues des classes moyennes, de la revue argentine "Idilia" [je ne traduis pas ! :-) ], laquelle publiait une page intitulée "La psychanalyse vous aidera".
Les planches issues de cette démarche tout á fait originale croisent les mondes imaginaires et symboliques des lectrices avec l'humour sans concession de l'artiste, pour offrir une vision en noir et blanc de l'inconscient d'une société.
On commence le traditionnel parcours des oeuvres avec curiosité. Trés vite on est gagné par l'étonnement et le sourire pour terminer admiratif et réjoui par ce "Malaise dans la civilisation" tout á fait inédit !


avec un petit clin d'oeil á Chantal :-)

Eloisa Cartonera

Quand le soir est tombé et que les rues peu á peu se vident, commence un drôle de travail. "Les Cartoneros" fouillent les poubelles pour y récupérer tous les matériaux recyclables dont les cartons. OMBRES !
Une coopérative "Eloisa cartonera", située au coeur du quartier populaire de la Boca, leur achéte le carton pour confectionner des livres, "hechos a mano y a pincel" (faits á la main et au pinceau" ), dont la la publication des textes a été autorisée á titre gracieux par les auteurs ou ayant droit.  LUMIERE !

www.eloisacartonera.com.ar

Merci á Myriam et á Emilse qui nous ont accueillis en amis et sur fond de tango :-)

Entrée de l'atelier magasin

Les livres faits à la main...
...et au pinceau


El Puente de la Mujer (le Pont de la Femme)

A toutes les amies et copines pour prolonger le 8 mars

El Puente de la Mujer

Un bien joli symbole que cet oeuvre de l'architecte Santiago Calatrava, laquelle relie (comme le fait aussi Shanghai)  le Buenos Aires d'hier et celui en devenir.
Pont de la femme et femme comme pont....

Puente de la Mujer-Détail

Buenos Aires moderne en son miroir

Floralis Generica



Par Eduardo Cataleano

mercredi 23 mars 2011

La mort en son triomphe, pourtant.

Cimetière de la Recoleta

...Quand ne sont plus ceux qui croyaient pouvoir promettre regrets éternels. Vanité des vanités ?

Carlos (Gardel) et Evita (Peron), éternellement ?

http://www.youtube.com/watch?v=P0LosvoEEy8
La cumparsita
Carlos, cigarette au doigt ! 
Evita, encore des fleurs ! 

"Tango es caminata...

http://www.youtube.com/watch?v=UYjXm63DKQ0
Le nouveau tango par Gotan Project

...1,2,3,4...nada de remolinos ! Tango es un poco machista [ici sourire ] , el hombre conduce a la mujer" a dit Elma, une dame âgée rencontrée dans le quartier populaire de la Boca.
"Le tango c'est une marche...1,2,3,4...Pas question de "tourbillons" ! Le tango est un peu machiste [ici sourire ], c'est l'homme qui conduit la femme"

Sur la Plaza Dorrego, au coeur du quartier ancien de San Telmo, un dimanche, vers 16h, tout a commencé par une démonstration. Trés vite de vieux "tangueros" et "milongueros" impeccablement habillés, prennent possession de l'espace. Certains sont en couple, d'autres vont d'un côté et de l'autre á la recherche des cavaliéres...Jeu des regards...Approche...Les corps se mettent en mouvement sans excés, avec élégance, á distance...le visage des hommes est concentré et grave...il décide de tout, elle le suit...Les yeux se ferment...Front contre tempe...Ce sont les jambes qui s'accordent...La séduction á l'état pur, toute de désir retenu !

PS tout au long de l'aprés midi, le nombre de danseurs va croissant, de jeunes couples s'ajoutent et cela dure jusqu'á tard dans la nuit..

Caminito, caminito

http://www.youtube.com/watch?v=ee79ZmClwzA







Le football, religieusement

Pour Xavier et Marine, rondement :-) et tendrement.

Sur les murs du quartier de la Boca

Bien sûr ce stade est (lui aussi) un temple, bleu et or...Diego Maradona, une icône...Les supporters y célèbrent la rencontre avec ferveur et passion, en totale communion... Depuis la cathédrale, El Santo Cristo del Gran Amor, dans sa robe violette, protége les footballeurs !

La bombonera 

La Bombonera 

Santo Cristo del Gran Amor

Plaza de Mayo

Le temps ne s'est pas arrêté ! Les "folles de la place de mai" ne tournent plus chaque semaine et leur fichu blanc n'est que trace sur le pavé. D'autres combats la prennent pour théâtre, elle y est habituée. Le palais présidentiel, de rose brique, n'en finit pas d'évoquer l'Italie et sans doute frémit-il déjà d'intrigues électorales qui s'y murmurent et de discours prometteurs qui s'y écrivent. La cathédrale s'impose comme temple..."El Banco de la Nacion Argentina"  et ·"El Banco Frances" , de leur hauteur, écrasent les passants.. Le temporel, le spirituel...Le pouvoir des Hommes, le pouvoir de Dieu et celui de l'Argent...Monde des puissants qui dominent et monde des souffrants qui implorent ou un jour se révoltent...Passé et présent, pour quel futur ? Cette place est un lieu vibrant !



Le palais présidentiel

"El banco de la nacion argentina"