lundi 17 octobre 2011

“Tristes tropiques” [Claude Lévi-Strauss]

Le vieux Manaus depuis le Rio negro
Il aura fallu se contenter de Manaus !
Construite au 19éme siècle, au milieu de la Forêt, c'est aujourd'hui une ville de plus de 2 millions d'habitants.
Le climat équatorial, intensèment chaud et humide, avec ses violentes averses quotidiennes, habille sans relâche les facades du voile noir de la décrépitude.
Grandeur...L'Opèra
Sans doute est-ce oeuvre de Sisyphe que de préserver la majesté du splendide Opéra et des ultimes anciennes demeures, témoignages d'une époque oú la nostalgie d'Europe se traduisait dans l'architecture.
La population est trés majoritairement de type indien, et plus qu'on ne l'aurait imaginé, sans trace visible de mètissage.
Dècadence...Près du port.
Le commerce règne en maître ! Pignon sur rue ou informel. Vitrines et trottoirs dèbordent d'un trop plein ècoeurant d'articles bon marchè et de piètre qualitè, venus de Chine.
Qu'écrirait Lèvi-Strauss aujourd'hui ?
Nous avons pris un bateau jusqu'au point oú se rencontrent les eaux du Rio Negro (ces eaux sombres dont l'aciditè préserve Manaus de la prolifèration des moustiques) et celles jaunâtres du Rio Solimoes, pour former la mythique Amazone.
Comme jadis sans doute, les bateaux á étages, sillonnent le fleuve avec leurs charges de passagers et de marchandises.
Nous faisons halte sur une île oú rèside une petite communautè de “seringheiros” (Personnes exploitant les heveas), (sur)vivant d'agriculture vivrière et de tourisme.
Quelques femmes, enfants, hommes sont livrès à la curiositè des touristes. Comme des animaux savants, ils se prêtent docilement aux démonstrations attendues : entaille de l'écorce d'un arbre, recueil du blanc latex dans une modeste boîte de conserve, rèponses lasses aux  sempiternelles questions...Puis, sans perdre plus de temps, passage au stand “artisanal” !
C'est injure faite á leur culture que d'utiliser un tel terme pour qualifier l'inqualifiable amoncellement d'objets plus hideux les uns que les autres, fabriqués en sèrie ! Il s'y mêlent de surcroît, grossièrement taillés dans du bois, serpents ondulants, grenouilles croassantes, poules picorantes et autres animaux en “rèsine”  devenus familiers de TOUS les marchès du monde, inondès qu'ils sont par la frènetique production venue d'Asie.
La chaleur accablante n'est pas seule á étourdir ! Aux masques indigènes, ègalement de sèrie, se subsitue, comme dans un mauvais rêve, la face grotesque et inhumaine, d'une mondialisation dévastatrice, qui ne date pas d'aujourd'hui !
Le regard s'accroche au cours du fleuve dont seule la permanence efface le sentiment de perte irrémèdiable ! 


La rencontre des eaux 

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