Dans toutes les villes oú nous sommes passés, nous les avons apercues au loin. C'est quasiment inévitable, sans nul besoin de les chercher, dès lors qu'on rejoint le centre d'une ville depuis l'aèroport ou qu'on part d'une gare routière.
A Rio de Janeiro, depuis les collines, à un moment ou à un autre, votre vue plonge sur l'une d'entre elles. Certaines sont très étendues, d'autres de taille réduite. Le plus souvent, elles sont agrippées sur les flancs d'une colline. Ici la Misère a vue sur mer !
Jean est un ancien carossier venu au tourisme rècemment. Il parle avec orgueil de son ascension sociale, lui qui est issu d'une famille pauvre du Nord du pays. Il a déjá appris Francais et Anglais et aujourd'hui, il s'est mis à l'Allemand avec la mèthode...Assimil qu'il nous montre fièrement. Il a pour projet d'ajouter le Chinois à ses compètences linguistiques ! Dans la perspective du Mondial de football de 2014 et des JO de 2016 ! Cette volonté pour trouver sa place a forcé notre admiration !
Il nous a parlé avec flamme des progrès qu'a connus son pays grâce à la prèsidence d'Inacio Lulla, dont il est un admirateur inconditionnel : accès gratuit à l'éducation pour un grand nombre d'enfants, élevation significative du niveau de vie, reconnaissance internationale....Selon lui, les favelas ne sont plus les ghetto d'antan. L'eau et l'electricité y arrivent, la police peut y pénétrer, les habitants y développer une économie de proximitè et même l'ètranger au quartier s'y introduire !
Combien nous aimerions que ce discours enthousiate décrive une pleine rèalitè ! Sans minimiser le chemin qui a été parcouru , il nous semblé que ces propos devaient être nuancés. Ils ont été malheureusement contredits par ceux vibrants d'indignation que nous ont tenus d'autres interlocuteurs pour dénoncer les écarts de revenus outrageusement élevès, la corruption touchant les plus hautes sphères gouvernementales, les policiers ripoux, les enfants errant dans les rues et cette misère qui, si tôt la nuit venue, dévale des collines pour rejoindre les centres des villes tout comme les quartiers huppés, à des fins laborieuses (récupèration des déchets et des cartons), ou délictueuses (vols avec parfois agression).
Le salaire minimum est de 540 reales soit 270 euros. Dans les Shopping, il est courant de voir de simples chaussures de sport du montant de ce salaire minimum. Payables en plusieurs fois, il est vrai ! :-(