A Oaxaca
Ce soir lá, sous les arcades de la Plaza Mayor, des musiciens jouent des airs trés rythmés (merengue, cumbias...). Une femme indienne, ridée mais sans qu'on sache deviner la part de l'âge ou celle du soleil, vêtements sombres qu'on devine sales et défraichis mais une écharpe qui illumine son visage, de lourds botillons aux pieds . Elle dégage l'odeur âcre de ceux qui n'ont pas oú se laver. Elle dépose dans un coin son ballot et les cartons qui doivent lui servir d'abri de nuit.
Moment onirique : seule, elle se met á danser ! Son corps bouge avec aisance, elle a le sens du rythme, elle suit la cadence avec grâce, indifférente á tout ce qui l'entoure. Sourires moqueurs, rictus de désapprobation, chuchotements, regards étonnés de la plupart...Les musiciens lui lancent des mots de complicité et d'encouragement. Ils doivent la connaître. Elle danse, danse, danse et sourit parfois. Son moment d'extase ? La musique s'arrête, elle se faufile entre les badauds, récupére baluchon et cartons et disparait dans la nuit.
La Misére peut donc se travestir en danseuse ? J'en suis restée bouleversée...
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