vendredi 24 décembre 2010

On pose les valises...

Aeroport de Santiago du Chili
pour quelques semaines á Quilpue [province de Valparaiso], la ville de Manuel

2 mois et plus de 2 semaines que nous sommes partis.
Nous avons touché le sol de 5 pays, parcouru plusieurs milliers de kilométres par route ou par air [34 décollages et atterrisages ! ], passé des civilisations du riz á celles du maïs, plongé dans la langue anglaise [avec difficulté :-) ] puis espagnole [avec délectation :-) ]. Pas de grasses matinées : levers entre 4h et 8h30 selon les contraintes de déplacements. " C'est ca la retraite ? On ne m'avait pas dit ! " plaisante souvent Manuel.
Mais pourquoi donc la langue francaise parle t-elle de retrait(e) ? L'existence économiquement productive serait-elle l'unique mode d'être ?
Mon désir de partir, construit en partie sur le désenchantement, prend une nouvelle tournure !


Se réconcilier avec le temps si souvent malmené dans notre civilisation de l'urgence. Trop long quand, impatients, nous attendons quelque chose, oubliant que nous nous rapprochons ainsi de la mort ! Trop court quand un travail est á finir ou, plus lucidement, quand nous entrevoyons un bonheur fugitif ! Perdu, quand nous laissons l'ennui nous gagner ou notre désir en suspens. Futur, qu'imprudemment on remet á demain et qu'on veut croire sûr.... Le temps donné, le temps compté, le temps présent, Apprendre á s'en délecter comme d'un Capital ! Le seul, le vrai...
Mettre en eveil tous les sens. Regarder et non pas seulement voir ; Humer et non pas seulement sentir ; Goûter et non pas seulement avaler ; Ecouter et non pas seulement entendre ; Dire et non pas seulement parler, Com-prendre et non pas seulement prendre !

Se méfier des habitudes. Se lever chaque matin avec un petit pincement au creux du ventre car on aborde l'inconnu [un nouveau pays, une nouvelle ville ou il faudra apprendre á s'orienter et se déplacer, un lieu pour dormir et d'autres pour manger, se faire comprendre...] mais tout en même temps, une douce palpitation dans la poitrine car on pressent d'inoubliables rendez-vous : avec la beauté de la nature, la grandeur d'une oeuvre humaine, la rencontre avec d'autres si différents et si semblables, avec lesquels le plus souvent un simple sourire tiendra lieu de (re)connaissance.
Se retirer ? Mais alors comme la vague ! Pour plus et mieux étreindre le rivage ! Avec "jubilacion", comme dit si joliment la langue de Cervantes :-)



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