On peut visiter le Mexique en allant de cités préhispaniques en villes coloniales selon un tracé paralléle dont les lignes ne viendraient jamais á se rejoindre. Les églises sont trés fréquentées par femmes et hommes aux traits indigénes marqués. Il serait toutefois imprudent de conclure á une conversion sans réserve au catholicisme de la part des peuples autochtones et leurs descendants directs ou métissés.
Partout Nuestra Señora de Guadalupe, vierge á la peau brune et sainte patronne du pays, fait l'objet d'une véritable vénération. Les anthropologues pointent un évident rapprochement avec la Terre-Mére des religions premiéres. Mais la multitude de Saints honorés pour leurs divers pouvoirs supposés finit par évoquer au plus naíf des visiteurs, le polythéisme des origines. Et quelle ne fut notre surprise de découvrir une chapelle, trés fréquentée, consacrée á...Notre seigneur de la foudre ! á noter que "rayo" peut aussi se traduire par "rayon de lumiére". Figure ambivalente d'un Christ qui dispense aussi bien amour et punition ? A noter également que la ceiba, arbre de vie des mayas, forme une croix. Certes, le christianisme a, comme partout ailleurs, incorporé les anciennes croyances mais ici ces derniéres palpitent encore sous le décorum du catholicisme !
Le dieu majeur des Mayas, Kinish Ahau, Dieu du Soleil, a un oeil qui regarde vers l'est et l'autre vers l'ouest. Ne pourrait-on y voir pour le Mexique d'aujoud'hui tout á la fois un pénible strabisme et une sublime conciliation des contraires ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci d'être passé(e) !