mercredi 29 décembre 2010

Valparaiso

Pour entrer dans l'année nouvelle, bien chers amis, une promenade dans ce port mythique, lépreux, délabré, coloré, bruyant, aux odeurs d'ocean et tout pétri de rêves ! La seule ville chilienne..supportable et insupportable á la fois  mais inoubliable !

http://www.youtube.com/watch?v=BPLyPiS1q80

vendredi 24 décembre 2010

"Mondialité" : Pére Noël....

...quand tu atteindras cet hémisphére, au cours de ta longue nuit, n´hésite pas á suspendre ta pélerine ! Car tu n'es pas aussi stupide que les hommes te représentent et tu sais qu'ici c'est... l'été !

2010 - 2011

au moment des fêtes de fin d'année, nous voulons dire á tous ceux qui nous sont chers, qu'ils sont éloignés par la distance mais proches par la pensée....Familles de sang et familles d'élection ; Amis d'ici, de lá et d'ailleurs ; Compagnons de travail et de rêves [Solidarité, Démocratie, Humanisme, Culture, Pensée, Fleurs, Transmission, Paix, Fraternité] ! Et nous n'oublierons pas davantage ceux qui vivent désormais dans nos coeurs !

Intermédes : "Mondialité"

entre les 20 décembre et 8 janvier, le temps sera prioritairement familial et amical.
Je me propose toutefois de ne pas resterer silencieuse car, si tout au long des premieres étapes du parcours, l'attention s'est (naturellement) portée sur le différent et l'insolite, trés vite néanmoins, on se dit " Tiens, donc ! Voilá qui ne m'est pas inconnu ! Ici aussi ? Ici encore ! Partout peut-être ? Ce serait ca, pour le meilleur et pour le pire, la mondialisation ? " .
Tout attentifs á l'Altérité, on rencontre inopinément du Même !
C'est á cette petite promenade dans les couloirs d'une drôle d' "Internationale", sous forme d'intermédes et de clins d'oeil, que je convie dans les jours qui viennent ceux qui ont encore la patience de venir nous lire :-).

On pose les valises...

Aeroport de Santiago du Chili
pour quelques semaines á Quilpue [province de Valparaiso], la ville de Manuel

2 mois et plus de 2 semaines que nous sommes partis.
Nous avons touché le sol de 5 pays, parcouru plusieurs milliers de kilométres par route ou par air [34 décollages et atterrisages ! ], passé des civilisations du riz á celles du maïs, plongé dans la langue anglaise [avec difficulté :-) ] puis espagnole [avec délectation :-) ]. Pas de grasses matinées : levers entre 4h et 8h30 selon les contraintes de déplacements. " C'est ca la retraite ? On ne m'avait pas dit ! " plaisante souvent Manuel.
Mais pourquoi donc la langue francaise parle t-elle de retrait(e) ? L'existence économiquement productive serait-elle l'unique mode d'être ?
Mon désir de partir, construit en partie sur le désenchantement, prend une nouvelle tournure !


Se réconcilier avec le temps si souvent malmené dans notre civilisation de l'urgence. Trop long quand, impatients, nous attendons quelque chose, oubliant que nous nous rapprochons ainsi de la mort ! Trop court quand un travail est á finir ou, plus lucidement, quand nous entrevoyons un bonheur fugitif ! Perdu, quand nous laissons l'ennui nous gagner ou notre désir en suspens. Futur, qu'imprudemment on remet á demain et qu'on veut croire sûr.... Le temps donné, le temps compté, le temps présent, Apprendre á s'en délecter comme d'un Capital ! Le seul, le vrai...
Mettre en eveil tous les sens. Regarder et non pas seulement voir ; Humer et non pas seulement sentir ; Goûter et non pas seulement avaler ; Ecouter et non pas seulement entendre ; Dire et non pas seulement parler, Com-prendre et non pas seulement prendre !

Se méfier des habitudes. Se lever chaque matin avec un petit pincement au creux du ventre car on aborde l'inconnu [un nouveau pays, une nouvelle ville ou il faudra apprendre á s'orienter et se déplacer, un lieu pour dormir et d'autres pour manger, se faire comprendre...] mais tout en même temps, une douce palpitation dans la poitrine car on pressent d'inoubliables rendez-vous : avec la beauté de la nature, la grandeur d'une oeuvre humaine, la rencontre avec d'autres si différents et si semblables, avec lesquels le plus souvent un simple sourire tiendra lieu de (re)connaissance.
Se retirer ? Mais alors comme la vague ! Pour plus et mieux étreindre le rivage ! Avec "jubilacion", comme dit si joliment la langue de Cervantes :-)



lundi 13 décembre 2010

Cécil

Au moment de publier les derniers billets mexicains, je viens d'apprendre que quelqu'un qui a beaucoup compté pour moi, vient de disparaitre brutalemement. Cécil.
Cécil est une personne tout simplement lumineuse. Par son intelligence, sa génerosité, son exigence intellectuelle et morale, sa créativité. De celles dont on se dit qu'on a eu la chance de croiser le chemin. Un don Quichotte des temps modernes, sans frontiéres, ayant pour étendards la liberté de penser, la justice sociale et la transmission des savoirs...Nous devions nous revoir dés mon retour autour de projets partagés. Je lui dèdie mes modestes ècrits mexicains car c'est avec lui et l'équipe de REDOC, que je découvris pour la premiére fois ce somptueux pays. J'ai tant de fois, sur ce parcours, pensè á ce premier voyage, á lui, á Geneviéve, Beátrice, Elisabeth, Joanna aussi, attendant que m´arrive á un moment ou á un autre un message de sa part. Les lecons recus du Mexique concernant la mort, que je ne cesse de méditer et de tenter de faire miennes, prennent tout á coup une consistance douloureuse mais non oublieuse du sacre de la vie que Cécil nous conviait á fêter inlassablement et inconditionnellement. Pour tout, merci !

No sentarse !




Ne pas s´asseoir ! Bien sùr, il n'en est pas question ! La route continue....vers "Santiago de Chile", le pays de Manuel.

Mariachis



ces groupes de musiciens et chanteurs animent les fètes traditionnelles et marquantes, á l'origine les mariages (d'oú leur nom). Dans les bars et les restaurants, moyennant "pesos", ils vous entrainent dans un Mexique de cartes postales ou de "pelicula" (film) :-)

..Viellot, ringard, anachronique ? Allez donc voir !
http://www.youtube.com/watch?v=0fd-MVU4vtU

La Santa Muerte ! La Sainte Mort !


 S'il est un personnage au Mexique qui s'invite sans crier gare, c'est bien celui de la Mort ! La Santa Muerte !
Squelettes dénudés ou bien portant habits d'homme ou de femme, de gala ou de travail, d'aristocrate comme de paysan. Têtes de morts...Tombes et cercueils en miniature...En papier, en tissu, en céramique, en métal, en paille, en bois....en chocolat, nous a t-on dit ! Peinte, dessinée, moulée, sculptée, tressée...Partout ! A l'entrée d'un restaurant ou d'un musée, dans TOUTES les boutiques artisanales, á une fenêtre, sur un balcon, une affiche, la carosserie d'un camion...
La surprise passée,  la curiosité s'empare de vous car rien de dramatique dans cette mise en scéne permanente ni même de morbide ! La mort est traitée avec un mélange de fascination, d'ironie et même d'irrévérence qui suggére quelque chose d'une philosophie de la...vie ! ? Et nous, de questionner tout au long du chemin : pourquoi ?
"Pour ne pas oublier que nous sommes mortels"..."pues, es así ", traduisez " c'est ainsi !"...et de nous parler de la fête des morts qui revêt ici une importance toute particuliére : on se rend au cimetiére, on allume des bougies toute la nuit, on mange sur place, et on laisse leur part du repas aux défunts, on dialogue avec eux, on décore les maisons avec ces figurines réalistes ou porteuses de dérision. Celá dure quelques jours ou un mois complet selon les régions. Ensuite les défunts regagnent leur royaume.
La clef nous sera donnée en fin de parcours par Alfredo, notre guide en pays maya. Il se détourne du chemin tel que prévu et nous emméne dans un village écarté de la route principale. Il pousse la grille du cimetiére oú s’alignent des niches, semblables á des mausolées de petite taille, peintes de couleurs pastel : rose, vert, bleu, lilas avec des touches de blanc. On peut lire des noms et des âges á même la pierre, aux tracés souvent maladroits et á l'orthographe incertaine, ce qui accroit la charge émotive du lieu.
"Regardez !"
Une scéne inimaginable, on pourrait dire "ob-scéne", s'offre á nous !
Dans les niches, des coffres en bois clair et de taille modeste, entre-ouverts, contiennent á la vue de tous...les ossememts des défunts et plus particuliérement les crànes grimacants, orbites creuses et dents décharnées ! Ils ont été posés avec amour sur des napperons joliment brodés, á la main, de fils de couleurs vives.
Nous gardons le silence entre stupéfaction et conviction que nous vivons un moment rare.
C'est Alfredo qui reprend la parole . Dans ce village, les défunts sont d'abord inhumés puis au terme de 5 ans, leurs ossements sont nettoyés et exposés dans les niches. On vient les "visiter" et leur parler. Si un événement important survient , on les en informe et on leur présente les nouveaux venus dans la famille.
Les morts continuent á... vivre, non loin des vivants !
Voilá donc le fil conducteur ! Il n'y a pas de coupure entre vie et mort. Elles forment un couple indissociable. ! Cette réalité fondamentale, évidente devrait-on dire, ne semble pas ici theórique et de l'ordre du discours, mais totalememt intégrée psychiquement et socialement. Toutes les approches de la mort semblent se nouer sans difficulté : réel des corps, représentations imaginaires et traitements symboliques ! 

Sans doute une fois encore s'agit-il d'un héritage des cultures originelles car le monde préhispanique vit dans cette obsession : passer par la mort pour générer la vie ! C'est le sens profond des (terribles) sacrifices humains qui n'ont d'autre propos que de nourrir la divine énergie solaire pour la survie de la terre, monde des hommes situé entre ciel, siége des divinités et inframonde, royaume des morts !
 

Qu'importe le flacon....

Eau bènite
...mais pour quelles ivresses ? :-)

Le sombrero mexicain !

tel qu'on le voit dans la rue :-)

mardi 7 décembre 2010

2 hommes, 2 femmes

"La Malinche", femme maya qui fut offerte á Cortes et l'accompagna dans son avancée conquérante jusqu'á la capitale aztéque, aujourd'hui Mexico. traìtre pour les uns, simple interpréte pour les autres, elle eut de lui un fils. "Elle fut sa femme mais non son épouse" nous dit gravememt Alfredo, lui-mème d'ascendance maya.
Quel sens donnait-il á cette nuance ?

Le nom de Frida Khalo estr lui aussi associée á celle d'un homme, le célébre peintre muraliste Diego Rivera. Il me semble que son oeuvre á elle traversera le temps car elle est tout simplement unique !
Pas de musée Frida Khalo qui réunisse ses oeuvres majeures !
Dans la rue, elle est partout ! Sacs, foulards, livres, tee-shirts, cabas á provisions, noms de boutiques et de restaurants, cartes postales, bloc-notes et j'en oublie...En passe de devenir une icône ou rabassée au rang de vulgaire objet commercial ? Ambiguité de ces destinées célébres qui finissent aussi bien dans les livres et les panthéons que dans les "souvenirs" de pacotille !

Fleurs de pierre

La fleur á 4 pétales, une des représentations maya de l'univers.
Au nord, le ciel.
Au sud, l'inframonde ou domaine des morts.
L'est ou levant représente la splendeur du Soleil et  l'ouest ou couchant, la mort du Soleil.  
Au centre, la terre, le monde des hommes.

Des mots, des chiffres

A Campeche et autres villes du sud

Fini les "calles" (rues) Colon, Suarez, Santo Domingo ou San Francisco, Isabel la Catolica, Juarez, Garibaldi, Bolivar...A la maniére nord américaine, des chiffres ont remplacé les fantômes du passé ou la poésie mystérieuse de dénominations aux significations inconnues. "Avenue 10 nord", "rue 12 entre 53 et 54" (ah ! bon ? ), "sur la rue 8, en bas de la rue 59, "au bout de la rue 59, sur la rue 18" ???? Pitié ! On s'y perd ! Un rêve bureaucratique réalisé ? Non, un héritage de la Révolution selon le modéle "du passé faisons table rase". Renseignements pris, il serait question ici et lá, de restituer aux habitants leur histoire même avec ...histoires et aux hôtes de passage des promenades dans l'espace certes mais aussi dans le temps.

Calakmul, en vert et gris !

A Campeche

ce sont des "chicleros" (ouvriers qui recueillent la séve du chicozapote, laquelle sert á la fabrication de la gomme á mâcher, en espagnol "chicle") qui (re)dècouvrirent ce qui fut une des plus importantes cités Maya, á 40 km á peine du Guatémala.
Depuis Campeche, Calakmul se mérite ! 4 heures pour y aller et autant pour revenir ! sur place ce sont 3 heures, totalement magiques, de parcours au milieu d'une dense forêt tropicale qui fut classée réserve de la biosphére en 1989.
On y trouve encore des félins (jaguar, puma, ocelot...), des singes, des tatous et autres espéces rares mais aussi prés de 250 espéces d'oiseaux dont le toucan que nous avons pu admirer...Des bois précieux : acajou, arbre á latex, palo de tinte ....et puis des orchidées ! Une chance inestimable pour nous : ce site est encore peu visité ! Alfredo, un amoureux de la culture maya qui a fait des études d'anthropologie fut "celui qui montre le chemin" / Kankabi 'Ok en langue maya. Une belle rencontre !
La cité et ses monumentaux ensembles architecturaux émergent d'un océan de verdure. De longs parcours avec pour seuls bruits, le crissement de nos pas, le cri d'un singe ou le sifflement d'un oiseau. Au sommet des hautes pyramides aux escaliers escarpés, le vert de la forêt semble symboliser la vie et la permanence de la nature, le gris des pierres un défi á la mort et á la fragilité des oeuvres humaines. Saisis d'admiration et d'émotion, un peu essouflés, nous sommes heureux d'ètre lá, hors temps, tels les officiants d'une célébration universelle venue du fond des âges.

Migrations

le Mexique est une zone de passage obligé pour tous les migrants venus des autres pays d'Amérique latine, vers le "paradis" nord américain. De même pour la circulation des substances narcotiques. Une donnée souvent oubliée lorsqu'on évoque ces filiéres supra nationales et souterraines qui redoublent de violence lorsque le gouvernement mexicain veut rétablir l'état de droit sur le territoire national.

Le christ roi

D'églises en églises

il est frappant de constater que le catholicisme rompt avec les imaginaires fantastiques des autres religions pour offrir des représentaations d'un réalisme parfois tout aussi... terrifiant !

Nuestro Señor del rayo ! Notre Seigneur de la foudre !

On peut visiter le Mexique en allant de cités préhispaniques en villes coloniales selon un tracé paralléle dont les lignes ne viendraient jamais á se rejoindre. Les églises sont trés fréquentées par femmes et hommes aux traits indigénes marqués. Il serait toutefois imprudent de conclure á une conversion sans réserve au catholicisme de la part des peuples autochtones et leurs descendants directs ou métissés.

Partout Nuestra Señora de Guadalupe, vierge á la peau brune et sainte patronne du pays, fait l'objet d'une véritable vénération. Les anthropologues pointent un évident rapprochement avec la Terre-Mére des religions premiéres. Mais la multitude de Saints honorés pour leurs divers pouvoirs supposés finit par évoquer au plus naíf des visiteurs, le polythéisme des origines. Et quelle ne fut notre surprise de découvrir une chapelle, trés fréquentée, consacrée á...Notre seigneur de la foudre ! á noter que "rayo" peut aussi se traduire par "rayon de lumiére". Figure ambivalente d'un Christ qui dispense aussi bien amour et punition ? A noter également que la ceiba, arbre de vie des mayas, forme une croix. Certes, le christianisme a, comme partout ailleurs, incorporé les anciennes croyances mais ici ces derniéres palpitent encore sous le décorum du catholicisme !

Le dieu majeur des Mayas, Kinish Ahau, Dieu du Soleil, a un oeil qui regarde vers l'est et l'autre vers l'ouest. Ne pourrait-on y voir pour le Mexique d'aujoud'hui tout á la fois un pénible strabisme et une sublime conciliation des contraires ?

Desconocida

A Oaxaca, toujours sur la Plaza Mayor

La place s'anime en soirée : clients des restaurants et des bars, marchands ambulants, femmes indiennes vendant vêtements et artisanat traditionnels á même le sol, musiciens, mendiants, unijambistes, aveugles, familles, amoureux...Une véritable cour des miracles !
Au centre, lá oú s'élance le traditionnel kiosque á musique, des cordes sont tendues et des vêtememts se balancent tenus par des pinces á linges. On croirait que quelques effrontées sont venues faire ici sécher leur lessive.
Intrigués les passants s'approchent. Sur les modestes blouses, jupes, pantalons, robes, des prénoms féminins et des âges ! Et parfois..."Desconocida" ! Inconnue !
Sans banderoles ni haut-parleurs, un collectif d'ONG mexicaines dénonce disparitions et assassinats de 295 femmes dans la province en 6 ans. Il réclame la fin de l'impunité pour ceux qu'il qualifie de "feminicidas". Féminicide ! Un mot pour une réalité qui donne le frisson
Petit commentaire : au moment des commémorations de la Révolution, de nombreuses voix fémimines s'élévent dans la presse pour réclamer plus d'égalité entre hommes et femmes, aussi bien dans la vie privée que dans la sphére publique. La sécurité, pour elles et pour les leurs, est aussi une préoccupation fondamentale des femmes de ce pays.

A noter que si la chanson traditionnelle mexicaine fait rimer Amour avec Toujours y compris par delá la mort, Il semblerait que la violence conjugale est trés répandue et 7 foyers sur 10 sont monoparentaux avec á leur tête, une femme ! (Source : Journal "l'Universal" )

Une femme s'est mise á danser

A Oaxaca

Ce soir lá, sous les arcades de la Plaza Mayor, des musiciens jouent des airs trés rythmés (merengue, cumbias...). Une femme indienne, ridée mais sans qu'on sache deviner la part de l'âge ou celle du soleil, vêtements sombres qu'on devine sales et défraichis mais une écharpe qui illumine son visage, de lourds botillons aux pieds . Elle dégage l'odeur âcre de ceux qui n'ont pas oú se laver. Elle dépose dans un coin son ballot et les cartons qui doivent lui servir d'abri de nuit.
Moment onirique : seule, elle se met á danser ! Son corps bouge avec aisance, elle a le sens du rythme, elle suit la cadence avec grâce, indifférente á tout ce qui l'entoure. Sourires moqueurs, rictus de désapprobation, chuchotements, regards étonnés de la plupart...Les musiciens lui lancent des mots de complicité et d'encouragement. Ils doivent la connaître. Elle danse, danse, danse et sourit parfois. Son moment d'extase ? La musique s'arrête, elle se faufile entre les badauds, récupére baluchon et cartons et disparait dans la nuit.

La Misére peut donc se travestir en danseuse ? J'en suis restée bouleversée...

samedi 27 novembre 2010

Saveurs

 Depuis Oaxaca
26 novembre...C'est mon anniversaire et, expérience inédite, j'ai osé :-) gouter pour l'occasion á la cuisine d'origine précolombienne : sauterelles grillées ! Tamales (purée de maïs assaisonnée et cuite dans une feuille bananier) ! Sorte de sel aromatisé á base de...vers (oui, oui ! ) de maguey (une plante de la famille des cactées aux multiples utilisations). Il n'y avait pas de fourmis ou leurs oeufs . ce n'est pas la saison ! Ouf ? En réalité comme tout ceci est fort épicé, on surmonte son appréhension :-). Mais étrange tout de même, non ? :-)

jeudi 25 novembre 2010

Homo mexicanus :-)

depuis Puebla

les conquistadors débarquérent en 1517 á Vera Cruz. Hernan Cortes est recu par l'empereur mexica, Moctezuma, avec crainte et respect. Il lui offre sa coiffe de plumes et de pierres précieuses, plus somptueuse que la roue d'un paon !
Terrible méprise qui changea sans doute la face du monde ! La mythologie des peuples de Teotihuacan, prophétise le retour, aux environs de cette date, de Quezatcoatl, le serpent á plumes, sous les traits d'un homme blanc portant barbe.
Il se dit que le feu et la croix feront le reste. Toutefois la doctrine chrétienne et ses idéaux d'égalité entre les hommes (du moins face á Dieu), n'a t-elle pas trouvé un point d'impact facile dans cette société brillante mais guerriére, esclavagiste et tenue par ses croyances á verser du sang humain ?
A plus de 80 % métis et catholiques, les mexicains d'aujourd'hui doivent assumer cette ambivalence constitutive de leur peuple et de leur culture : le sang des conquérants et celui des vaincus, la splendeur de civilisations piétinées et la magnificence de la chrétienté triomphante, l'espagnol comme langue commune et la survie de dialectes et d'une toponymie qui parlent des origines...
Une illustration in vivo de ce que l'identité d'une nation mérite (partout) une approche... complexe !

Pistoleros ?

St Miguel de Allende, le 20 novembre 2010, jour anniversaire de la Rèvolution

Il est 6h du matin. Des bruits semblables á des coups de feu résonnent ! En rafales, qui cessent puis se répétent. Je m'approche de la fenètre de la chambre d'hòtel pour essayer de voir et de...comprendre !
Manuel me lance " Ne vas pas te prendre une balle perdue ! " 
Comme rien ne bouge autour de nous, notre imagination galope entre crainte et...fou-rire ! Personnel de la réception réfugié sous leur comptoir ? Bandes rivales ? Affrontememts entre policiers et narco-trafiquants ????
A 8h du matin, les rafales se poursuivent. Nous en concluons, tout de mème ! :-), que nous ne vivons pas un "western" á la mexicaine ni un asalto ni un pronunciamento !
Renseignememts pris auprés d'un aimable et paisible :-) villageois, il s'agit de tirs de fusées qui ont lieu toutes les fins de semaine depuis...une église de la ville !!!! Il s'agissait ce jour d'honorer Santa Cécilia, patronne des musiciens ! et de nous expliquer laconiquement " avant ´c'était á 4h du matin ! Depuis qu'on est devenu "Patrimoine de l'Humanité", ils ont réglementé. Nous on se léve et on va...á la messe ! ""

Viva Zapata ! Viva Villa ! Y Viva Mexico !


Nous sommes arrivés au Mexique au moment des célébrations du Bicentenaire de l'Indépendance et du Centenaire de la Révolution mexicaine.
Expositions, affiches, presse écrite et télévision rappellent abondamment ces événements historiques.
A St Miguel de Allende, une superbe ville coloniale, la fête est dans la rue : défilés, danses, groupes musicaux avc pluies de confettis argentés.  A Mexico, une reconstitution historique grandiose sur la non moins grandiose place centrale, le Zocalo. Mais ausi des "foros", des forums thématiques sous châpiteaux organisés par les syndicats et les organisations de citoyens. Car il semblerait bien que le Mexique d'aujourd'hui hésite entre l'exaltation de l'esprit révolutionnaire et le désenchantement !
¿ Quoi ? Cent ans ont passé avc leur cortége de luttes paysannes et ouvriéres, d'affrontements politiques sanglants, de rêves de justice et d'égalité et de "lendemains qui chantent" toujours remis á demain ! et toujours des territoires déshérités, de néo-latifundistas, des laissés pour compte du développement, des populations  indiennes marginalisées !   et puis aussi et surtout, le crime organisé, le narco-trafic dont la presse relate chaque jour les violences telles qu'enlévements, séquestrations, assassinats.
Selon un sondage lu dans la presse nationale, une majorité de mexicains fait de la cessation de la violence la priorité absolue.
Des universitaires s'aventurent á ébranler les dogmes politiques en écrivant que la Révolution mexicaine n'en fut pas une mais oui, une guerre sans merci entre des caudillos avides de pouvoir.
Un détail qui n'en est pas un pour un esprit européen : des invitations (par affiche, sur les autobus urbains, dans les pages des journaux...) á la dénonciation anonyme (avec numéros d'appel) présentée comme un acte civique.


lundi 22 novembre 2010

Migrations

Aéroport de Los Angeles
Nous y restons longuement, en transit via Mexico.
Toutes les besognes sans qualification sont assumées par... des latino-américains.
Décidémemt les aéroports nous content des histoires qui ne sont pas que d'exploration touristique, de relation commerciale ou d'échange politique ou culturel  !

PS . 27 millions de mexicains vivent aux USA ! Et combien de cubains, de portoricains et autres "chicanos" ?

Misere

Elle ne manque jamais de traverser la scene, personnage silencieux, aux masques changeants de Comedia dell' Arte.
Comment oublier les yeux tristes de cette toute jeune fille accompagnant un homme occidental, obése, pâle et rougeâtre á la fois, bras et jambes couverts de psoriasis, éssouflé... ?
A Manille, la misére sexuelle s'accouple avec la misére tout court.

Un petit coin de paradis (?)

par Eléa
par Milo
Ecrit sur l'île de Boracay aux Philippines

les mots qui viennent résonnent comme des clichés d'agence de voyage !
Couchers de soleil inoubliables, cocotiers chargés de fruits, eaux á 28 degrés hésitant entre marine et  turquoise, mangues et ananas gorgés de sucres, poissons grillés au fumet odorant, sable blanc jusqu'á l'aveuglement, moiteur tropicale et pluies rafraìchissantes, catamaran, land-art....
Une bulle de bonheur en famille détachée pour un temps des tourments du monde !
par Nelida
ikebana

Message universel....

...avant départ !
Au fronton d'une grande librairie de Shanghai, dans plusieurs langues :
" Les livres sont un marche-pied pour le progres de l'humanité"

N'est-ce pas Lise ? :-)

PS nous écrivons depuis des stations Internet aussi impossible pour l'instant d'illustrer nos billets....

Saveurs

difficile de s'aventurer dans une cuisine qu'aucun ingrédient étrange (et le plus souvent non identifiable pour un regard et un palais occidentaux), ne semble rebuter ! Je dois avouer que les odeurs terriblement prégnantes m'ont parfois conduite á la nausée !

where are you from ?

Les chinois se montrent curieux des étrangers au point de vous dévisager sans scrupules :-). S'ils parlent anglais, ils vous demandent volontiers de quel pays vous venez. Nous avons ainsi vécu des momemts chaleureux avec des personnes agées qui, en réponse á France, nous disaient "Paris, Tour Eiffel, Champs Elysées..." :-) avec un plaisir évident.
Ici pas de harcélement ni pour les achats ni pour le pouboire car... il porterait malheur ! Vous déclinez avec le sourire et ils s'éloignent en souriant en retour !

Un bouquet de...symboles !

Le ciel, la terre et l'homme sont les trois forces du monde. A l'homme de les mettre en harmonie.
Cher(e)s ami(e)s ikebanistes, est-ce que cela vous parle ?.
Magnolia et iris sont les fleurs du printemps, pivoine et lotus celles de l'été, chrysantheme celle de l'automne enfin prunier, bambou et pin sont "les trois amis de la saison froide".
La fleur de lotus, close ou largement épanouie, beneficie d'une representation omnipresente dans les temples. Elle est symbole de pureté et de prosperité

De temples en temples

Alors que l'Inde se refere á de multiples divinités, la Chine ouvre des chemins philosophiques ! Confucianisme, Bouddhisme et Taoisme sont des voies proposées à l'Homme vers la perfection individuelle et donc la sagesse. Cette progression personnelle contribue à l'harmonie sociale.
Pour un occidental, la statuaire presente dans les temples et le ceremonial des prieres restent terriblement obscurs.
Dieu de la littérature
Dieu de la Santé
Quelle surprise de croiser au detour des autels, le Dieu de la Litterature et celui de la Santè !

Jardins

Depuis Yu Garden
Le jardin chinois est un paysage en miniature oú l'eau, les rochers tourmentés et les arbres occupent une place essentielle. C'est un lieu de meditation et de reve qui place l'homme en presence du soufle vital qui anime la nature. Pavillons, ponts, promenoirs (en zig-zag pour "derouter" les mauvais esprits!) servent a la contemplation.
Yu Garden est un espace de tranquillité et de paix au milieu du brouhaha de la ville.

samedi 20 novembre 2010

Une si longue histoire...

Certaines archives chinoises remontent a dix siecles avant J.C. !
Le musee de Shanghai remarquable par son architecture a la fois contemporaine et symbolique, invite a deposer toute arrogance occidentale.
Piece de bronze finement ciselees, porcelaines aux decors minutieux, jades elegamment sculptes...restituent le talent et la dexterite des artisans. Mais c'est au moment ou l'on se penche pour lire la date, que vient le choc : quoi ? mais nous vivions alors notre prehistoire ou notre moyen-age !!.
Les premieres fois s'egrenent alors :
  • ceramiques des 8000 ans en arriere et invention de la porcelaine
  • metallurgie vers 2200 avant J.C., 
  • premier traite d'histoire en - 841
  • catalogue d'etoiles en - 350
  • invention du papier en - 100
  • papier monnaie en 845
  • invention de l'imprimerie en 868. Vous avez dit Gutemberg, cheres amies archivistes et bibliothecaires ! :-)
Et la liste pourrait etre prolongee encore !

Exposition universelle

Notre premiere journee a ete consacree a l'exposition universelle 2010 avant qu'elle ne ferme ses portes.
Les travaux sur le site ont ete gigantesques : ponts autoroutiers, promenades pietonnes surelevees, larges avenues ...et de magnifiques pavillons.
A tout seigneur tout honneur, celui de la Chine, pagode rouge renversee, semblait affirmer la splendeur passee et la puissance actuelle et promise.
Un parcours entre Disney world et all the world !
Nous avons choisi de retenir cette derniere impression car dans tous les pavillons visites, etait palpable l'intention de livrer a l'autre, le genie et l'ame d'un pays et d'un peuple, son ancrage dans le passe et sa vision du futur.
Le pavillon francais degageait indeniablement, entre pierre, eau, colonne de verdure, murs d'images..la douceur d'un savoir vivre a la francaise. Le musee d'Orsay y exposait 7 oeuvres majeures, temoignage d'un rayonnement culturel encore reel si on en juge par le nombre de visiteurs chinois se faisant photographier aupres d'elles.
Le pavillon chilien exhibait quant a lui fierement la capsule d'essai, prototype de celles qui permirent le sauvetage des mineurs...
Un tour du monde dans notre tour du monde !!

Shanghai, tout un symbole !

Pour l'aimer et la comprendre, il faut aller sur le "Bund" de jour et plus encore de nuit.
De part et d'autre des rives du fleuve Huangpu, se font face :
  • les immeubles des annees trente du Bund
  • les gratte-ciel de verre et d'acier de Pudong, urbanisme du 21eme siecle triomphant.
Le fleuve, parcouru de facon incessante par des bateaux de croisiere mais aussi de transport de marchandises, ne separe pas ! on dirait tout au contraire qu'il relie...le passe, le present et le futur. Nul besoin de choisir ! et c'est emerveille, qu'on embrasse tout a la fois les trois facettes du temps.

Migrations

Aeroport de Kathmandu. Post-Scriptum.

Beaucoup d'hommes. En groupes et avec acompagnement. Les plus jeunes en jeans et baskets, les plus ages, chaussures cirees et "beaux habits" mais elimes. Des migrants !!. Vers quelles destinations ?. Beaucoup de vols des compagnies aeriennes des pays du Golfe. Leur regard est celui de qui aborde l'inconnu !.
P.S.- Le Nepal est un des pays les plus pauvre de la planete.

mardi 16 novembre 2010

Ordinateur

Desolee mais nos ordis ont pris l'eau ! Nous tentons de trouver une solution et reprendrons contact avec vous des que possible. Sinon tout va bien et nous venons d'arriver a Mejico. Bises a tous

dimanche 7 novembre 2010

Ombres chinoises

Depuis notre arrivée en Chine, le 26 octobre, nous n'avons plus eu d'accès ni au blog ni à facebook. Nous sommes actuellement aux Philippines d'où je publierai les billets restés en souffrance.Plein de bises à ceux qui nous lisent !

lundi 25 octobre 2010

Le Yéti (nous) attendra...

Nous ne l’avons pas rencontré ! Tintin lui, oui, mais au Tibet… Il nous faudra donc revenir plus longtemps et plus haut, dans cette magnifique région dont la gentillesse et l’amabilité des hommes sont vraiment attachantes.
Tout à côté, un tout petit pays dont on parle peu, le Bhoutan. Nous n’irons (malheureusement) pas là mais je ne résiste pas à l’envie de vous dire que son roi a instauré le GNH ! Gross National Happiness = le Bonheur National Brut ! Il s’agit d’un véritable indicateur qui sert à guider le développement du pays !

Merveilleuse Himalaya ! Au moment de partir, nous savons qu'ici oui, nous aurons envie de revenir...




Himalaya


Au couchant avec ses reflets roses ou au levant et sa lumière laiteuse, depuis une altitude de 2100métres à Nagarkot, la chaîne est d’une beauté à couper le souffle !
Promis, nous ferons plus d’effort dans nos Alpes d'accueil, chers Régine et Frédéric et AVEC VOUS comme guides !  

Sherpa

Dans ma grande ignorance, j’avais toujours cru qu’il s’agissait des porteurs qui accompagnent les intrépides conquérants des sommets himalayens ! Il s’agit d’une ethnie réputée pour son courage. Pan ! sur le...muffle :-) ! Justice est ainsi faite !

La voie des fleurs....

...croise le sacré....

Saveurs

Le yaourt est tout simplement délicieux !
Au fil des jours, nous choisissons de plus en plus les formules végétariennes auxquelles les épices, tout aussi variées qu’en Inde, quittent toute fadeur. Il s’agit d’un joli plateau [Thali] coloré associant lentilles, riz, légumes crus et cuits et une coupelle de yaourt.

Namaste !

Plus qu’un bonjour ou un bonsoir, ce mot dit tout de la société dans laquelle il a été engendré :

‘’Je salue en vous le divin’’ !

Enfants des rues

Nous les avons aperçus, en petits groupes, frêles et sombres silhouettes, visages barbouillés mais souvent rieurs, traversant places et rues ou blottis contre un mur. La comparaison peut sembler violente [et pourtant !] mais ils évoquent les meutes de chiens errants si nombreuses par ici.

De nombreuses ONG interviennent au Népal. Nous avons croisé une française qui y œuvre depuis 10 ans pour la scolarisation des orphelins ou des plus démunis et qui serait désireuse de collaborations dans le domaine de la santé. Nous avons échangé nos coordonnées.

dimanche 24 octobre 2010

Pêle-mêle au féminin

Ÿ Beau et inattendu  message vu sur une affiche dans un temple bouddhiste !
Ÿ La polyandrie fraternelle [plusieurs frères partagent la même épouse] est encore pratiquée dans certaines ethnies.
Ÿ La Kumari, fillette parée et adorée comme une déesse vivante jusqu’à sa puberté, vit au cœur de Katmandu dans une maison aux boiseries magnifiques. Elle se montre parfois au balcon. Que devient-elle après ?
Ÿ Dans les parcs entourant les temples, des couples d’amoureux conversent et déambulent chastement. Temps des fiançailles ?
Ÿ Le lingam [phallus] de Shiva, symbole de fertilité et particulièrement vénéré, est toujours associé à la yoni, une dalle de pierre, la matrice du monde.
Ÿ Dans la rue se côtoient sari [toutes], vêtements traditionnels tibétains[les plus âgées] et… jeans [les plus jeunes] ! Il n’est pas rare de croiser ensemble une mère en sari et sa fille en jeans.
Ÿ La première femme à avoir gravi l’Everest est une japonaise. à confirmer !

Prières au vent !



C’est au Népal que naquit en 624 avant JC, Siddhârta Gautama dit le Bouddha ‘’l’Eveillé’’ et c’est ici aussi que depuis plus de 2500 ans se pratique le Bouddhisme sans discontinuer.
A  Katmandu,  2 temples majeurs classés au patrimoine de l’humanité, dont le Boddanath. Dès qu’on arrive, les yeux de Bouddha veillent. Très vite on abandonne son guide papier et on se laisse captiver par une atmosphère envoutante : fidèles circulant  autour du temple [stupa] dans le sens cosmique [les aiguilles d’une montre] en faisant tourner de grinçants moulins à prières , présence du feu  sous forme de coupes ou de modestes bougies de cire, fleurs et riz jonchant le sol, cloches qui sonnent et ‘’Om Mani Padme Hum’’ résonnant de manière incantatoire, fumées odorantes enveloppant les autels d’un léger voile, moines à la robe safran mais pouvant porter baskets et lunettes de soleil].
Et puis une multitude de drapeaux de prières multicolores flottant au vent. la parole des hommes s’élève vers le ciel !
Petit additif pour Nicole
C’est ici, dans le monastère de Shechen que Matthieu Ricard, moine bouddhiste et écrivain français [dont elle a déposé un livre sur l’étagère de ce blog] réside. Un lieu  superbe et d’une paix indescriptible où le hasard des choses [ ?] nous a permis de pénétrer !

Jamais sans les Dieux !

Au Népal, comme en Inde, vie religieuse et vie profane sont intimement mêlées.
Partout temples et autels et  représentations des divinités, rassurantes ou terrifiantes. On les remercie de leurs faveurs ou on sollicite leur clémence.
Offrandes sous formes de fleurs, riz, fruits, galettes et  gâteaux…ainsi qu’odeurs d’encens indiquent sans hésitation au passant la présence du sacré.
A Patan, ville proche de Katmandu, une des plus anciennes de la vallée avec plus de 2000 ans d’âge, en plein centre historique [superbe ! ], nous entrons dans un temple. Un rituel est en cours. On accompagne, au son d’une flûte, dans la cour de l’édifice, des personnes portant des masques représentant les principales divinités du panthéon hindouiste. Un homme les salue une à une en s’inclinant et en déposant des offrandes. On approche un agneau qui fait l’objet de rites étranges. Une lame est tendue à l’officiant. Il se pratique encore des sacrifices d’animaux !

Pépinière à démocratie

Après des siècles de monarchie d’abord de droit divin puis constitutionnelle, le 28 mai 2008, le Népal est devenue une république parlementaire. Sa constitution dit ‘’un état indépendant, indivisible, souverain, laïque et une république démocratique’’. A noter que le parti maoïste siège au parlement.

Pour ceux que ces questions intéressent [Hello à Chantal et Gérard et à notre groupe ‘’chemin 46’’], il me semble que s’intéresser à cette construction délibérement affirmée pourra être riche d’enseignements car monde rural, analphabétisme, pauvreté et religion sont les principales caractéristiques de la société..Nepali, comme ils disent si joliment !

La demeure des neiges

Déjà les Alpes et les Andes ! Voir AUSSI l’Himalaya [Him-neige et Alaya-maison ou demeure] est le rêve qui nous a conduits ici. La Chaîne compte 14 sommets de plus de 8 000 mètres d’altitude et le Népal comptabilise quant à lui 8 parcs naturels et 4 grandes réserves ! Une merveilleuse destination pour nos ami(e)s marcheurs : Régine, Frédéric et aussi Sabine ! 

Le Népal est un tout petit pays mais son relief accidenté le rend difficile et long à parcourir. Pour cette fois-ci  nous nous concentrons sur Katmandu et sa vallée, au patrimoine culturel, hindouiste et bouddhiste mêlé, inestimable.

jeudi 21 octobre 2010

En guise d'au revoir

La magie du verbe

La Route du peuple / Janpath [Delhi], Le Palais de la Bienvenue / Mubarak Mahal [Jaïpur], Le Palais des Vents / Hawa Mahal [Jaïpur], Le Hall des plaisirs / Sukh Niwas [Amber], La Mosquée des Perles / Moti Masjid  [Agra], le Palais des Miroirs/ Shish Mahal [Agra], La Demeure de la Paix / Darul Aman [Delhi], La Perle du Palais / Muntaz Mahal [Agra], Le Palais des couleurs / Rang Mahal [Agra], Le puits de la connaissance [Varanasi / Bénares], Le Jardin qui donne la vie [Delhi]…. et tant de Baazar(s) !

Et l’Inde moderne ?

Nous ne l’avons pas rencontrée ! Ni sur les routes ni dans les villes visitées hormis en traversant les artères agréablement arborées de New Delhi. A moins de la résumer à une motorisation intense [hello ! TATA J ], à une téléphonie non moins présente et à… des images de télévision !
Sans doute se construit-elle dans les milieux de la Politique, des Affaires, de l’Education et de la Recherche ? Autant dire qu’elle n’est pas dans la rue et que pour la croiser d’autres formes de voyage [Jumelages / Rencontres internationales / Congrès…] sont plus adaptées.
La route semble encore bien longue pour que ce milliard d’habitants de notre planète vive non selon nos modèles occidentaux mais simplement dans des conditions de décence et de dignité !

mercredi 20 octobre 2010

Intermède : Bouddhisme

Tout près de Varanasi / Bénarès La petite ville de Sarnath a abrité il y a 2500 ans Siddhartha Gautama devenu le Bouddha. Il y a prononcé son premier sermon devant quelques disciples et mis en mouvement la roue du dharma ou loi morale.
Il faut toutefois noter que l’Inde est restée très largement attachée à l’hindouisme et que ce dernier a fait de Bouddha un avatar de Vishnou !

Mourir à Varanasi [Bénares]

Ecrit sur une terrasse face au Gange
Nous voici presque aux termes du parcours indien et nous reprendrons à notre compte le cliché mille fois répété que l’Inde ne peut laisser indifférent.
Elle est émouvante ET insupportable !
Une fois l’Inde imaginaire [celle des Maharajah et des Maharani ] abandonnée en chemin, ce que l’Inde vous inflige avec une intensité rare et sans nul voile c’est le Réel ! Le Réel de la vie des hommes avec ses ombres et ses lumières.
Côte à côte et pêle-mêle :
Défécation et vénération à l’air libre, parfum d’encens et odeurs de pourriture, joies de l’amour et douleur de la perte, misère humaine et présence constante des divinités, couleurs des fleurs et noirceur de la crasse, eau purificatrice et eaux croupissantes, hommes et bêtes et maintenant engins motorisés, parures flamboyantes et corps dénudés, grossière arnaque et exquise courtoisie, philosophie de la non violence et inimaginables assassinats [Le mahatma Gandhi et Indira Gandhi], cyclopousse et mobile à la main, temps arrêté et accélération de la marche vers le futur…
Nous pourrions à l’envie multiplier ces couples paradoxaux !
Bénarès, où tout indien aspire à mourir ou à être incinéré, Ville Sainte entre toutes, est comme le condensé de cette exubérance et de cette ob-scénité !
Car elle ajoute l’ombre de la Mort sur les rives d’un fleuve qui inspire par sa majesté et la lenteur de son cours, une forme de paix intérieure. Les eaux sales du Gange purifient  et l’horreur des bûchers métaphorisent les âmes qui s’élèvent.
On en reste sidérés !
En Inde ce qui fascine ou ce qui horrifie c’est le trop plein de Réel !

Vivre à Varanasi [Benares]


Parcourir les ruelles étroites de la ville à la tombée de la nuit ou à l’aube, est proprement hallucinant.
Tas d’immondices, bouses de vaches occupant l’espace, merdes de chiens regroupés en meutes, et celles de singes sautant de toits en toits, hommes urinant ou déféquant dans un recoin, crachats de couleur rouge issus de la mastication du paan [pâte à mâcher parfumée ], rats crevés ou vous passant entre les jambes, odeurs pestilentielles, échoppes minuscules tenues par des femmes et des hommes recroquevillés, ateliers de tissage où nous avons aperçu des enfants… Nous avons pris la machine à remonter le temps !
Et tout à coup un autel dédié à Shiva, Dieu du panthéon hindou que les habitants vénèrent. Des fleurs pour les offrandes, la fumée et l’odeur de l’encens, des chants rituels, des mains en prière. Et c’est comme un peu de lumière dans cet innommable ! Dans la vieille ville, seul le contact avec la Divinité…humanise !
Ø Nous sommes présents au moment où se déroule une importante fête annuelle dédiée à Parvati, l’épouse de Shiva. Chaque quartier a construit des statues de terre magnifiquement peintes et parées : Shiva, Parvati, Ganesh leur fils à tête d’éléphant, des démons…Elles sont emmenées jusqu’au Gange dans la liesse pour y être immergées devant des milliers d’habitants et de pèlerins. Des rituels complexes  accomplis par des Brâhmanes accompagnent la cérémonie.
Surgit alors l’actualité ! Notre guide nous explique qu’il vaut mieux ne pas stationner au milieu de la foule. Il se dit dans la ville qu’un attentat islamiste est possible. On constate effectivement un fort déploiement de policiers.
Ø Naviguer à l’aube sur le Gange avec pour seul bruit le clapotis de l’eau et le souffle du rameur, c’est s’approcher de là où palpite le cœur de la foi hindouiste. Indifférents à tout ce qui les entoure, fébriles à s’asperger le corps entier et à se gargariser puis concentrés face au fleuve, hommes en pagne et femmes tout habillées viennent avec confiance et ferveur se purifier dans les eaux troubles du mythique Gange.
De modestes offrandes [une coupe de sisal emplie de fleurs de couleur orange, avec en son centre une petite bougie allumée] flottent sur l’eau au gré du courant. Porteuses de quel espoir ?

Maharani

Bienvenue sur ce blog a notre Maharani :-)

Saveurs

Les épices et les herbes donnent goût et couleur au moindre morceau de poulet ou de mouton, à une simple assiette de riz ou un bol de lentilles. : safran, curcuma, cumin, clous de girofle, laurier, menthe, coriandre, poivres, piments, pour ce que nous avons su détecter…Ail et oignons parfument délicieusement le ‘’pain’’ indien, de délicieuses galettes à base de farines variées…Le yaourt est la base de multiples sauces, curry [et non, ce n’est pas une épice ! ] et masala par exemple….Tout ceci est spicy, very spicy ! J
2 manières simples de vous régaler en attendant de le faire ensemble :
*Le thé dit indien : un thé au lait parfumé à la cardamone ou au gingembre
*le gulab jamun : Un riz cuit dans du lait et parfumé là aussi au choix, avec de la cardamone ou bien de la cannelle et enrichi d’amandes effilées, de noix de cajou ou de pistaches concassées.
Enjoy ! Provecho ! Bon appétit !

Misère

Je n’en ai guère parlé même si nous l’avons inlassablement croisée dans les villes comme dans les campagnes.
C’est qu’elle a le même visage partout dans le monde : sans âge, décharnée, en haillons, poussiéreuse ou boueuse, avançant courbée ou claudicante ou appuyée sur des béquilles, la voix éraillée, la morve au nez, les cheveux emmêlés, le regard immense, vide ou fiévreux, édentée, implorante ou déjà détachée…Son ultime combat : la dignité !
Elle n’a rien de pittoresque, elle est poignante !
Elle nous fait honte non d’être ‘’riches’’, et ici nous le sommes forcément, mais de l’oublier si tôt le dos tourné.

Vie

Etonnantes sculptures des temples hindous de Khajuraho !
Sous forme de frises, Dieux et Hommes, mêlés aux animaux familiers, célèbrent tous les moments de la vie ! Les plaisirs de l’amour y sont représentés avec une liberté sans égale qui laisse perplexes nos esprits d’occidentaux pudibonds. D’ci, les 3 monothéismes confondus brandissent leurs voiles.
Le talent de l’artiste se reconnaissait-il à l’art du mouvement ? Les corps (de pierre !) ondulent, se penchent, se retournent, portent, marchent, se parent, s’accroupissent, s’allongent, dansent, se cachent, s’effraient…
Un hymne (hindou) à la joie…de vivre !

Intermède 1 / Pigeons voyageurs

..et oui, nous voilà le plus souvent transformés en porte monnaie ambulant ! Détestable et incontournable bakshish ! Prix à la tête (reconnaissable de loin !) du client !
Comme dit Manuel, parfois amusé, souvent excédé, ‘’Quand on vous dit bonjour, il faut sortir les roupies’. Et c’est vrai que ça fatigue !
Tribut à payer à une société où une grande majorité de personnes vit d’expédients.

samedi 16 octobre 2010

Avatar

En traversant le parc national de Khana [Madhya Pradesh] 




Krishna, le dieu à la face bleue, 8éme avatar de Vishnou, lequel voyage sur le dos de l’aigle Garuda…L’entente harmonieuse avec la Terre-Mère…L’arbre sacré grandi au milieu d’une jungle luxuriante…Une loi morale qui guide les hommes dans leur vie religieuse comme profane…Un détachement des biens matériels…Une énergie créatrice…Une conscience universelle avec aspiration à la fusion cosmique…

Est-ce que ça vous rappelle quelque chose, cher(e)s ami(e)s ? J