mercredi 20 octobre 2010

Vivre à Varanasi [Benares]


Parcourir les ruelles étroites de la ville à la tombée de la nuit ou à l’aube, est proprement hallucinant.
Tas d’immondices, bouses de vaches occupant l’espace, merdes de chiens regroupés en meutes, et celles de singes sautant de toits en toits, hommes urinant ou déféquant dans un recoin, crachats de couleur rouge issus de la mastication du paan [pâte à mâcher parfumée ], rats crevés ou vous passant entre les jambes, odeurs pestilentielles, échoppes minuscules tenues par des femmes et des hommes recroquevillés, ateliers de tissage où nous avons aperçu des enfants… Nous avons pris la machine à remonter le temps !
Et tout à coup un autel dédié à Shiva, Dieu du panthéon hindou que les habitants vénèrent. Des fleurs pour les offrandes, la fumée et l’odeur de l’encens, des chants rituels, des mains en prière. Et c’est comme un peu de lumière dans cet innommable ! Dans la vieille ville, seul le contact avec la Divinité…humanise !
Ø Nous sommes présents au moment où se déroule une importante fête annuelle dédiée à Parvati, l’épouse de Shiva. Chaque quartier a construit des statues de terre magnifiquement peintes et parées : Shiva, Parvati, Ganesh leur fils à tête d’éléphant, des démons…Elles sont emmenées jusqu’au Gange dans la liesse pour y être immergées devant des milliers d’habitants et de pèlerins. Des rituels complexes  accomplis par des Brâhmanes accompagnent la cérémonie.
Surgit alors l’actualité ! Notre guide nous explique qu’il vaut mieux ne pas stationner au milieu de la foule. Il se dit dans la ville qu’un attentat islamiste est possible. On constate effectivement un fort déploiement de policiers.
Ø Naviguer à l’aube sur le Gange avec pour seul bruit le clapotis de l’eau et le souffle du rameur, c’est s’approcher de là où palpite le cœur de la foi hindouiste. Indifférents à tout ce qui les entoure, fébriles à s’asperger le corps entier et à se gargariser puis concentrés face au fleuve, hommes en pagne et femmes tout habillées viennent avec confiance et ferveur se purifier dans les eaux troubles du mythique Gange.
De modestes offrandes [une coupe de sisal emplie de fleurs de couleur orange, avec en son centre une petite bougie allumée] flottent sur l’eau au gré du courant. Porteuses de quel espoir ?

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