Ecrit sur une terrasse face au Gange
Nous voici presque aux termes du parcours indien et nous reprendrons à notre compte le cliché mille fois répété que l’Inde ne peut laisser indifférent.
Elle est émouvante ET insupportable !
Une fois l’Inde imaginaire [celle des Maharajah et des Maharani ] abandonnée en chemin, ce que l’Inde vous inflige avec une intensité rare et sans nul voile c’est le Réel ! Le Réel de la vie des hommes avec ses ombres et ses lumières.
Côte à côte et pêle-mêle :
Défécation et vénération à l’air libre, parfum d’encens et odeurs de pourriture, joies de l’amour et douleur de la perte, misère humaine et présence constante des divinités, couleurs des fleurs et noirceur de la crasse, eau purificatrice et eaux croupissantes, hommes et bêtes et maintenant engins motorisés, parures flamboyantes et corps dénudés, grossière arnaque et exquise courtoisie, philosophie de la non violence et inimaginables assassinats [Le mahatma Gandhi et Indira Gandhi], cyclopousse et mobile à la main, temps arrêté et accélération de la marche vers le futur…
Nous pourrions à l’envie multiplier ces couples paradoxaux !
Bénarès, où tout indien aspire à mourir ou à être incinéré, Ville Sainte entre toutes, est comme le condensé de cette exubérance et de cette ob-scénité !
Car elle ajoute l’ombre de la Mort sur les rives d’un fleuve qui inspire par sa majesté et la lenteur de son cours, une forme de paix intérieure. Les eaux sales du Gange purifient et l’horreur des bûchers métaphorisent les âmes qui s’élèvent.
On en reste sidérés !
En Inde ce qui fascine ou ce qui horrifie c’est le trop plein de Réel !
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